Aujourd’hui était une journée presque comme toutes les autres pour Dreadnought. Le soleil tapait déjà bien fort sur tout le monde dès le matin, les pompiers terminaient d’éteindre les incendies de voiture de la nouvelle nuit de violence qu’on avait, les infos crachaient les mêmes demandes de témoins et, évidemment, on l’envoyait casser la gueule d’un connard en périphérie de la ville.

Cependant, une différence notable était de mise : Aujourd’hui, l’héroïne ne serait pas seule. Un changement tout de même pour celle qui avait l’habitude de progresser en solitaire sur le terrain (bien qu’elle recevait par intermittence un soutien technique afin de progresser dans ses affaires. Elle avait reçu un mail il y a quelques jours, lui demandant si elle pourrait prendre en charge le stage d’un jeune étudiant de la J.U.

Si elle avait acceptée sans trop d’hésitation, elle s’était demandée pourquoi elle précisement ? Certes, les héros n’étaient pas légion en Californie, mais vu le dossier de l’étudiant en question laissait sous entendre qu’il s’agissait d’un cas à problème. Une décision surprenante, car il y avait bien une chance sur deux pour qu’à la fin de cette journée, la liste de ses emmerdes se retrouve rallongée de quelques lignes supplémentaires.

Mais dans tous les cas, la concernée n’allait pas prendre spécialement de gants. Elle avait une date, une mission qui était ni trop complexe, ni trop ardue pour elle et son apprenti du moment, et un lieu pour le récupérer. Et il n’en fallut pas plus pour qu’elle ne se pointe, deux minutes à la bourre -la faute à la circulation urbaine et ses aléas- dans un SUV gris certes ordinaire, mais dont l’avantage était peut-être sa discrétion. Dans tous les cas, elle alla à la rencontre du jeune homme qui l’attendait, répondant fermement à sa poignée de main tendue.

“Ok, bonjour Zayn. Et épargne moi les politesses ou les “madames”. On va pas se formaliser là-dessus, surtout si on bosse ensemble.”

Elle le regarda un peu de haut en bas. Elle était pas tombée sur le plus sportif du lot. Autrement dit, peut-être que si on lui envoyait ce cas, c’était pour le mettre à l’épreuve, pour savoir s’il comptait vraiment poursuivre dans cette voie, ou arrêter car c’était trop dur. Peut-être était-ce une sorte d’ultimatum… Au fond, elle n’en savait rien, et pour cause :

“Ouais, elle m’a envoyé ton dossier dans son mail. De c’que j’ai pu voir, y’avait pas mal d’anotations et de trucs surlignés. Par elle ou un autre, ça je sais pas, mais pour être franche… J’l’ai pas lu.”

Etait-elle négligente ? Certains diraient que oui, elle répondrait que ce n’était pas ça qui était le plus important. Son dossier pouvait être remplit d’éloges et de louanges, s’il se faisait dessus à la vue d’un malfrat avec un canif, autant dire qu’il ne vaudrait rien. Elle se ferait son propre point de vue sur l’étudiant en étant à ses côtés, sans l’avis ou les précautions de quiconque.

“J’suis pas là pour être ta nourrice. Donc si faut prendre des gants avec toi, t’es mal tombé, car la seule attention que t’auras de moi c’est mon pied au cul si tu fais d’la merde.”

Elle n’était pas tendre avec lui, mais là n’était pas son rôle. Il voulait entrer dans la cour des grands ? Cela ne se ferait pas via un tapis rouge aux pétales de rose, mais bel et bien par la dure réalité du terrain, loin, bien loin des salles de classes. D’où l’importance des stages en somme.

“Bon, j’considère que vu que tu t’es pas encore barré, c’est que ça t’va. Monte, j’te brief en chemin.”

A défaut de répondre au fort caractère de l’écossaise ou d’être aussi molasson qu’un adolescent en pleine crise existentielle, le jeune aspirant héroïque accepta bien rapidement sa situation sans broncher. Au contraire même, il voulait bien faire sans faire preuve d’égo, et autrement dit, c’était déjà une bonne chose. Un clash de forte personnalité était typiquement le genre chose qu’il fallait éviter, et Pratty n’était pas particulièrement connue pour sa retenue exemplaire.

Après tout, ils étaient là pour bosser ensemble, pas pour montrer qui était le plus utile. Certes, il y avait un classement des meilleurs héros et chacun aspirait intérieurement à être au sommet, mais si certains en faisait leur principal objectif, Pratty préférait avant tout que le travail soit fait, quitte à être transparente dans l’action. Et puis, si cela pouvait lui éviter d’insupportables plateaux télés avec des animateurs à la con aussi détestables que vide de personnalité, alors c’était un sacré bonus.

“C’est déjà ça.”

Donc peut-être son premier bon point. Elle n’irait pas les comptabiliser avec exactitude pour remplir une fiche de notation qui, par ailleurs, devait surement être dans les pièces jointes du mail qu’elle avait survolée. Son attention était focalisée sur le bordel qui devaient gérer, et c’était le plus important. Une hésitation pouvait valoir des points de suture ici, voir un aller simple pour la morgue. Autant dire qu’elle n’avait ni le temps, ni l’esprit, ni la patience pour ça.

“Tu s’rais surpris du nombre de types qui font strictement ce qu’on leur dit sans réfléchir et qui prennent pas la moindre initiative. On est pas à l’armée, on a de la marge d’action. Que certains cherchent à reduire, certes, mais on en a.”

Ils avaient des ordres, mais la manière dont ils agissaient dépendait du cas. Après tout, traiter avec des criminels aux pouvoirs aussi divers et variés nécessitait d’autres compétences que les simples militaires du rang n’avaient pas. Ils étaient, en quelque sorte, les agents spéciaux en uniforme bariollés dans la ville avait besoin. Simplement, la coûtume de mettre le caleçon par dessus les collants était devenue désuette, et encore heureux.

Du coup, une fois dans la voiture, Dreadnought redémarra sans attendre, avant de commencer à prendre les grands axes. Ils avaient un peu de temps avant d’arriver, dépendamment de la circulation quelque peu aléatoire de la ville. Et bien qu’en mission, ils n’étaient pas dans l’urgence de l’intervention pour mettre girophares et sirènes afin de transgresser toutes les lois du code de la route et commettre quelques crimes de guerre au passage. C’était les Etats-Unis certes, mais on était pas en Ex-Yougoslavie.

“En périphérie. On a un criminel à chopper.”

Ouvrant la boite à gant juste devant l’étudiant, elle sortit une petite enveloppe cartonnée avec quelques informations sur le criminel du jour. Et bien qu’il allait pouvoir lire ça pour, elle allait quand même le briefer rapidement sur la situation.

“Il se surnomme Gadou, mais on le connaissait plus sous le surnom de “L’embourbeur”. Pas spécialement dangereux hein, il s’amuse surtout à embourber des bagnolles avec son pouvoir de boue, mais il est assez surveillé vu qu’il pourrait immobiliser un convoi ou un fourgon blindé. Mais c’est surtout un multi-récidiviste qu’a besoin d’une bonne raclée.”

Autrement dit, c’était pour ce dernier point que le dossier avait été confié à Dreadnought, qui irait lui expliquer deux trois petites choses avec ses phalanges. Et ce, après l’avoir encastré dans un lampadaire.

“J’te laisse parcourir son dossier. Si t’as des questions, pose-les avant qu’on arrive.”

Ce gamin avait les yeux en face des trous, et ce, malgré son jeune âge. A cet âge là, la majorité se nourissait encore d’idéaux, de valeurs et de convictions, à penser que le monde était aussi manichéen que pouvait l’être les deux faces d’une même pièce. Et Pratty n’avait pas fait exception hein, mais les expériences furent de bons témoignages pour la faire balancer vers l’infinité de nuances de gris. Non, les héros n’étaient pas tous des parangons de vertues prêt à défendre la veuve et l’orphelin. Dreadnought en était le parfait exemple. Et non, les vilains n’étaient pas tous des tueurs sanguinaires qui tueraient leur mère pour avoir la télécommande, quand bien même l’héroïne avait sacrément tendance à ne pas faire de distinction et à frapper dans le tas.

Mais bref, il était conscient que le voyage ne serait pas de tout repos. Probablement qu’il avait déjà eu une croisière difficile, à l’instar de l’écossaise, qui tourna légèrement la tête, regardant du coin de l’oeil son stagiaire. Pas mal. Si à défaut d’être impresionnée, elle fut au moins un tantinet satisfaite de ce qu’elle entendit, acquiesçant silencieusement de quelques légers hochements de têtes qui pourraient tout aussi bien être dû aux bosses de la route imparfaite. Toutefois, il avait quelques questions sur le sujet…

“Le jour, généralement aux heures de pointes, histoire de bien faire chier un maximum de gens. J’l’ai pas encore vu à l’oeuvre, mais vu les dégâts qu’il cause, il doit surement sortir la terre au travers du bitume, pour qu’il s’affaisse. J’pense qu’il doit avoir besoin d’une simple craquelure pour commencer à agir, et vu certaines routes du coin…”

Elle fit un léger travers, évitant un nid de poule, ce qui sonna comme une argumentation. Déjà que les routes n’étaient pas toujours entrenues, avec les criminels qui dominaient le coin, autant dire que ce n’était que le reflet du désastre que devenait cette ville. Cela avait de quoi faire serrer les dents quand même… Elle termina juste sur ce qu’il avançait sur ses capacités, après sa petite manoeuvre :

“Faudra me prouver ça.”

Encore une fois, elle préférait les actes aux paroles. Comme ça, à défaut de déception, elle aurait peut-être une bonne surprise. Donc à moins que son alter ne permette de parler aux canards, ce qui, dans le cas précis, serait particulièrement handicapant, il avait ses chances pour s’en sortir. Toutefois, alors qu’elle conduisait, il vint à poursuivre la discussion, demandant une sacrée question quand même…

“T’as vraiment besoin de savoir ça ?”

Raconter son histoire était pas spécialement la chose qu’elle préférait. Certains adoreraient la juger pour ça, pour lui remonter ses mauvais choix et compagnie. Si elle s’en foutait, elle admettait qu’elle préférait plutôt s’en foutre en donnant un coup de poing. Toutefois, il était vrai que, lorsqu’elle avait été sur les bancs de l’institut héroïque, à apprendre les ficelles du métier, quelques témoignages bien placés dissipèrent les doutes qu’il y eu sur son chemin.

“Tss… Fine.”

Elle souffla un peu. Par où commencer ?

“J’vais faire court. J’me suis retrouvée aux US car c’était la seule manière pour moi de quitter mon lit d’hôpital, car y’avait une chance que j’puisse remarcher un jour. Et avec mon alter, j’me suis retrouvée à tester des implants à tour de bras. Et certains étaient tellement mal branlés que si j’avais les concepteurs devant moi, ils les aurait bouffés !

Mais être un rat d’laboratoire… Ça m’gavait. Y’avait de bons côtés hein, servir la cause noble de faire avancer la recherche, mais quand les gens te voit comme un banc d’essai et pas comme quelqu’un, ça fout les nerfs. Mais ça m’a permit de rencontrer la bonne personne, une qu’avait d’la magie dans les doigts. Et avec des implants pour avoir potentiellement la force d’un colosse… C’était l’occasion parfaite pour prendre une revanche sur la vie en lui foutant un énorme coup d’boule.

Du coup, j’suis devenue héroïne. Et pourquoi San Francisco… A cause de la J.U. déjà, mais aussi car étant donné c’t’endroit est devenu le plus merdique des US, autant en faire un exemple, et d’montrer que même le pire du pire, on peut l’mater en distribuant suffisamment de phalanges.”

Elle serra sa poigne autant du volant. Lorsque les criminels hésiteront, lorsqu’ils craindront pour leur intégrité physique, lorsqu’ils auront peur du nom de Dreadnought, alors ils pourront être balayés. Mais l’heure n’était pas encore venue, elle-même le savait.

“J’t’ai abrégée ça, au risque que tu t’ennuies face à quelqu’un qui raconte sa vie. Et toi, qu’est-ce qui t’as fait signé ? Va pas m’faire croire que c’est des prédispositions naturelles car j’en goberais rien.”

Ainsi les gamins de la J.U. se retrouvaient à poser des questions aussi bateau que possible afin de faire plaisir à leur université dans un beau rapport de stage accompagné de la plus sublime des présentations Powerpoint. Une splendide perte de temps selon les pensées de l’écossaise, qui soupira pas qu’intérieurement lorsqu’on lui avançait ça; La valeur d’un étudiant, qu’il soit en stage ou non, ne se mesurait pas au nombre de ligne qu’il pouvait gratter, et ce genre de questions un peu stupide.

“J’devais pas les poser alors. Surement pour ça que je m’en souviens pas. T’façon, ce genre d’info tu dois bien trouver ça sur le net… Enfin, j’dis ça, mais vu comment j’fuis les interviews et les plateaux télés, pas sûr que ça se trouve si facilement que ça… Au pire tu t’fais pas chier et tu couches les pomperies habituelles.”

Tricher ? Non. Se concentrer sur l’essentiel, et ce qui était important, c’était le terrain. Toutefois, elle se prit d’un léger amusement lorsqu’il avançait que la ville avait de besoin de personnes comme elle. Vraiment ? Est-ce que la ville survivraient si à la place d’une Dreadnought, il y en avait 5 ou 6 ? Probablement pas, et la moitié des habitants auraient des terreurs nocturnes pendant que l’autre moitié se serait bien rapidement barrée.

“Pas tout le monde dirait ça. En fait, presque personne le dit, et c’est pas sans raison. On verra si à la fin de ton stage, tu penses toujours ça.”

Après, concernant l’execution du plan, ou plutôt son éllaboration, il proposait de le surprendre pour permettre à l’héroïne d’intervenir d’une manière bien directe. En soit, cela lui allait, même si il n’aurait pas l’occasion de montrer grand chose, ce qui était un peu le but du stage. Mais l’important pour l’écossaise était ailleurs.

“Ça m’va. Reste à voir où tu pourras t’faufiller, car le périph’ est pas le plus couvert. Mais c’est ça le plus important. Improviser avec ce qu’on a.”

Avec ce qu’on avait… Tout le monde n’était pas égaux, et les alters n’avaient fait qu’amplifier cette différence. Est-ce qu’un gamin sans pouvoirs gravirait aussi aisément les échelons pour devenir un héros, alors que pour d’autres, il suffisait d’y avancer les mains dans les poches ? Évidemment que non, et lorsque le sujet de discussion flirta avec lui, il expliqua que ce n’était pas forcément par choix qu’il était là, mais qu’il avait besoin d’un coup de fouet.

“Crois-moi, si c’est un coup de fouet que t’as besoin, ils t’ont envoyé vers la bonne personne.”

Elle se dit l’espace d’un instant que cette phrase pourrait être aisément détourner vers quelques délires BDSM. Cependant, elle n’irait apporter une précision qui, à ses yeux, était futile. Il était suffisamment grand pour savoir de quoi on parlait sans digresser. S’il annonçait ses objectifs, devenir une sorte de héros underground, alors encore une fois, cela n’allait pas être inutile. Elle n’avait que faire d’un type intéressé uniquement par sa belle gueule et le nombre de fille qu’il pourrait amener dans son lit.

“C’que je vais te montrer, c’est le terrain, c’est le coeur de ce qu’on fait. C’est bien beau les parades, les articles, les conférences et toutes ces merdes, mais c’est pas ça qui fera de cette ville un meilleur endroit. Et si tu veux des leçons, alors…”

Elle accéléra subitement, esquivant brutalement d’autres dégâts de la route, et ce, sans même prévenir. Cela avait dû avoir l’effet de le plaquer dans son siège.

“On met notre vie en jeu chaque jour et c’est pas quelque chose d’innée. T’as le droit d’avoir peur. T’as pas le droit que les autres le sachent.”

Est-ce qu’elle ferait un jour Prof ? L’imaginer, ne serait-ce qu’un instant derrière un bureau dans les locaux de Yuei face à une assemblée avait de quoi faire sourire. C’était comme avoir Judge Dredd dans une classe de maternelle, arme à la main évidemment, car la racaille s’éliminait au plus tôt. Nan, clairement, ses intentions et ses convictions étaient un peu trop éloignées de la bien pensance et des valeurs que l’on souhaitait donner aux étudiants locaux. Mais la valeur d’un travail bien fait et la satisfaction de foutre un tordu derrière les barreaux étaient les points communs nécessaire et suffisants pour qu’elle ait quelqu’un à ses côtés aujourd’hui.

Ce faisant, Zayn précisa quelques points sur ce qui lui semblait être un plan d’action, ou tout du moins, les contraintes qui nécessitait son élaboration. En effet, ce dégénéré avait le don pour emmerder ses poursuivants, donc lui laisser l’occasion de fuir et d’engager une course poursuite était un cadeau qu’il fallait lui priver.

”T’as bien compris les enjeux. Du coup on va faire simple. J’vais prendre son attention en laissant mon matos ici. Lorsqu’il verra qu’il aura fait chier une héroïne, il pourra pas s’empêcher de s’pavaner. Limite, ça m’étonnerait même pas qu’il soit foutu de prendre un selfie… Et pendant ce temps, tu te fais discret et tu lui tombes dessus au moment où il s’y attend pas. Et si à ce moment là, tu peux m’le rapprocher pour qu’il soit à portée de poing, ça m’arrangerait.”

Autrement dit, elle laissait à son stagiaire la partie la plus importante de l’opération. Toutefois, il était clairement plus à même de le faire. Pratty n’était pas spécialement discrète, et sa masse ne rendrait pas les choses plus simples. Donc bref, elle allait pouvoir faire preuve de ses poumons pour capter l’attention.

Toutefois, il y avait également le sujet des héros, de ceux qui appréciaient la lumière des projecteurs. Les stars, les célébrités… Ils étaient en Californie après tout, et Hollywood n’était que la porte d’à côté.

”C’est surement utile pour certains… Y’en a qu’adorent les statistiques, à imaginer lequel de deux supers héros serait le plus fort, alors que tu pourrais faire mille fois l’affrontement que t’aurais autant de résultats… C’est stupide. Et concernant les héros qu’ont ce genre d’arrangements, c’est surement les pires. On est pas des saints, personne ne l’est, mais ça veut pas dire qu’on peut tout s’permettre.”

Un peu hypocrite venant de celle qui utilisait à tour de bras la violence comme la solution à tous ses problèmes. Cependant, elle n’était guère du genre à abuser de son statut ou à trainer dans des affaires louches. Elle était intransigeante sur ce sujet là. Toutefois, le sujet allait devoir attendre, car ils arrivaient dans un embouteillage monstrueux dont l’origine était leur cible.

“Bon, on fait comme prévu. Attention à pas t’embourber, sinon il s’tirera. J’m’occupe de l’attirer. Une dernière question ou on y va ?”