Le clocher sonne, c’est la seconde fois de la nuit que les douze coups sont sonnés et tu n’es pas dans ton lit. Tes mandibules sortis, comme de coutume lorsque tu es en tenue, tu les claques deux fois l’un contre l’autre par exaspération. Quand une journée commence mal, elle ne peut que mal finir. Et celle-là commence vraiment très mal.

Oui, il est minuit passée de deux minutes, ça en fait une nouvelle journée à tes yeux.

Toujours est-il que la soirée se passait bien, comme d’habitude. Mieux que ça même, tu avais réussi à mettre la main sur une cible de la Fratrie, désignée prioritaire, avant le reste des assassins. Si cet individu passe tant de temps à chercher à vous trouver, il devrait sauter de joie en recevant la visite personnelle d’une fondatrice, non ? 
Étrangement, ta visite n’avait pas semblé lui plaire, mais une fois partie tu ne pouvais retenir ton sourire. Ta performance l’avait laissé sans voix.

Tu aurais dû rentrer sans encombre après ça, mais tu as décidé de continuer de patrouiller. Elena n’aurais certainement pas apprécié, tu sais que la Berserker préfère éviter de chercher activement les cibles. Elle est bien trop douce, tout le contraire de ce que laisse supposer son titre, enfin tant qu’elle n’a pas sorti son coupe-coupe…


Bien entendu, ton avidité est ce qui a causé la descente aux enfers de cette divine soirée. Quelqu’un est sur ta piste, cette personne se rapproche, tu le sens. Ce n’est pas un instinct, ni une capacité de ton alter, malgré tout ce que la pop-culture des siècles derniers t’avais permis d’espérer. Il s’agit de l’expérience, quelque chose dans l’air à changé, quelque chose qui te rappelle les années de croisade que la Fratrie a mené.

Tu n'es pas une combattante, certes, mais tu sais aussi que quelqu’un de déterminé finira toujours par te trouver. Par conséquent, autant rencontrer cet autre fan directement. Tu peux même profiter de ton avance temporaire pour décider du lieu de la rencontre, un lieu qui te donnerait autant d'avantages que possible.

Tu te dirige donc vers un bâtiment que tu sais désaffecté, de par les aveux de tes patients incarcérés et tes trajets dans la ville en journée, en civil. Il est à côté de l’embarcadère et manque suffisamment de luminosité ambiante pour te permettre de placer des toiles tendues tes “toiles sensitives” un peu partout afin de ne plus te faire surprendre.


Finalement, tu accroches quelques autres toiles d'embuscade à divers endroits du plafond, juste au cas où l’entrevue dégénère. Finalement, tu te prépare à utiliser un ton de voix différent de celui habituel, il faudrait vraiment que tu penses à demander un modulateur à intégrer à ta tenue si ce genre de situation venait à se reproduire.

Maintenant, il ne te reste plus qu’à attendre.