Depuis le banc sur lequel je suis assise, mes yeux observent le ciel étoilé en attendant patiemment l’heure prévue de la rencontre. Il s’agit d’un petit parc comme on en trouve partout en milieu urbain, situé à quelques dizaines de mètres de là où habite la fabricante, depuis lequel on n’entend que le vent à cette heure tardive de la nuit. Ainsi que quelques voitures occasionnelles qui passent dans les rues voisines.

Après avoir pris une gorgée de ma thermos de caféine, mes yeux se posent sur l’écran de mon téléphone.

Minutes-5 avant le rendez-vous.

***

Il est effarant de constater à quel point, comparé au Japon, trouver des armes est dangereusement facile en Californie. Le fait que la population puisse en porter y joue, c’est un commerce comme un autre dans ce pays…mais tout de même régulé, surveillé, et c’est là que les choses se complexifient.

Soyons honnêtes, j’ai beau ne pas être une fan de tous ces cracheurs bruyants, ils ont leur utilité quand on flirte avec le côté sombre de San Francisco. Et dès qu’il s’agit de commande sur mesure, sans traçabilité, il devient tout de suite bien plus difficile de trouver un vendeur fiable. Qualitatif.

C’est durant dans mes recherches du fournisseur parfait que j’étais tombée sur une piste intéressante. Un commerçant qui fait ses petits trafics sur le net, et qui offre de l’équipement de bonne qualité, mais artisanal.
Artisanal, cela signifie aucun numéro de série, aucune implication d’un fabricant officiel, mais surtout que derrière le pseudo se cache une personne ou un réseau capable d’en fabriquer.
Et si avec mes propres moyens je sais bricoler de petits appareils simples, je n’ai pas le savoir-faire d’un vrai constructeur.

Néanmoins, via une enquête sur cette mystérieuse personne au travers sa précédente clientèle, son profil a commencé à m’intriguer pour une toute autre raison. Des rumeurs comme quoi cette artiste du flingue serait une étudiante de la J.U.?...

A ce stade, si cette information est vraie, je devrais déjà la prendre pour cible. Mais quelque chose dans son profil est inhabituel…elle n’a ni la prudence ni le pragmatisme habituel qu’ont les dealers d’armes, et cela m’a amené à me poser la question : Est-ce que, si c’est vraiment une étudiante, la vendeuse a conscience de ce qu’elle fait? Ou est-ce qu’il s’agit de la fournisseuse d’objets létaux la plus détendue de ce pays?

Je suis parvenue  à attirer son attention avec une demande très particulière : celle d’un lanceur de bombes collantes, faits pour mes propres explosifs, afin de pouvoir les accrocher sur les murs et les plafonds sans avoir à escalader.

…Mais quand elle m’a donné rendez-vous dans son propre logement, je n’ai été que plus confuse encore...

***

A la seconde où l’heure de la rencontre est arrivée, mes paupières se ferment afin de maximiser ma concentration…et j’active mon alter. Une partie de ma conscience se détache de mon corps, puis s’étend comme une plante étend ses racines vers le logement de la mystérieuse vendeuse pour venir directement atteindre son esprit, ouvrant le flux télépathique.

“Bonsoir, mademoiselle. Ne paniquez pas, je suis la personne à qui vous avez donné rendez-vous.”

D’expérience, les gens qui ne sont pas…habitués à cette manière de communiquer peuvent être surpris. Voire inquiets. Ce qui est compréhensible j’imagine.

“Je suis désolée d’entrer en contact de cette manière, mais je suis dans l’incapacité de me manifester…physiquement, comme vous. Néanmoins, c’est tout comme si j’étais avec vous dans cette pièce.”

Comme un fantôme. C’est le rôle quand j’incarne, dans le milieu du crime…celui d’un fantôme.

“Ah, et pas d’inquiétude, je ne lis pas dans les pensées. Par contre je vois et entends la même chose que vous, alors vous pouvez parler pour me répondre.”

Camille avait passer une semaine merveilleusement chargée. Son petit business faisait de bonnes affaires, et ses mysterieux fournisseurs étaient bien généreux, dans les matériaux qu’ils donnaient à Camille.
Ce genre de transaction, elle les laissait principalement a DAV. Mais de ses propres dires, il envoyait de l’argent à une société spécialisée dans l'acquisition de matériaux autrement difficile a trouver sur le marché.. Et négociais pour les acheter. Camille n'avait qu’a récupérer ses joujous a divers endroits de la vile. Probablement illégal, mais elle ne faisait rien de mal d’après elle.

Le fait étant que cette semaine, une demande d’une cliente avait piqué son intérêt. Un lanceur de bombe. Pour la démolition peut être? Ou le sauvetage? Ou autre chose? Cela lui importait peu non, ce qui importait cependant, c’était la difficulté de la tâche.
Oh, un lanceur en soit, n’importe qui aurait pus bricoler ça avec un peu de PVC et une bouteille d’air comprimé. Mais le fait que les bombes doivent coller, car c’est ce qu’elle avait compris, l’avait tout de suite intriguée.

Elle s’était donnée une deadline, elle s’était donné un objectif… Ne restait plus qu'à finir ses bidouillages.

Voilà deux jours qu’elle restait éveillée pour tenir sa deadline, son rendez-vous avec sa cliente s’étant rapprochée plus vite qu’elle ne l'avait cru. Deux jours éveillé, et en réalité, elle entamait la troisième nuit, courant joyeusement à droite à gauche dans son atelier, jonglant habilement avec ses outils et touchant de temps à autre quelques boutons de centrifugeuses disposées un peu partout dans l'atelier, couvrant le silence de la nuit sous un léger vrombissement.
Son teint était quelque peu maladif, ses yeux grand ouverts, pupilles dilatées, probablement par le café, peut-être par quelque chose d’autre. L'euphorie du moment lui permettant d’oublier la fatigue, les maux de tête et la nausée. Ceux la la rattraperais plus tard. De sa main de chair, elle attrapa une canette de boisson energisante, et commença a en absorber le contenus, avant qu’une voix ne la fasse brutalement sursauter.

“Bonsoir, mademoiselle. Ne paniquez pas, je suis la personne à qui vous avez donné rendez-vous.”

“PUTAIN!” De surprise, Camille lâcha sa boisson, le contenu se déversant sur le sol. Elle observa autour d’elle, perdant à demi l’équilibre sur le récipient.

“Je suis désolée d’entrer en contact de cette manière, mais je suis dans l’incapacité de me manifester…physiquement, comme vous. Néanmoins, c’est tout comme si j’étais avec vous dans cette pièce.”

Camille regarda autour d’elle, inquiète, les iris visiblement incapable de s’arrêter sur un point précis… Jusqu’a ce que parfois, ils ne s’arrêtent complettement sur des choses qu’elle seule semble voir. Elle arrêtait son regard, plissait les yeux avec une expression d’incompréhension, se les frottait, et après que ses hallucinations l’aient quittés, elle reprenait son observation de la pièce. D’une main distraite, elle appuya sur une télécommande à ses côtés. Du plafond descendit un écran, sur lequel s’affichèrent des caméras filmant tout l’appartement.

“DAV? Tu vois quelque chose?”

“Negatif. L’analyse infrarouge n’a rien dévoiler non plus.”
Cette voix à l'accent anglais, et aux syllabes bien détachées, parlait d’un ton monotone et saccadé, mais clairement, diffusé par de nombreux haut-parleurs dans la maison.

“Ah, et pas d’inquiétude, je ne lis pas dans les pensées. Par contre, je vois et entends la même chose que vous, alors vous pouvez parler pour me répondre.”

il y eut un silence de quelques secondes durant lequel camille se balançais encore sur ses jambes d’avant en arrière, puis elle haussa les épaule,s et sont sourire revint.

“Oh ! Okay ! bah bienvenue du coup? ! c’est pas pratique ce genre d’alter !”
Vous v’nez pour le lanceur de bombe. Je prévient je vous fournis pas les munitions..”

Sur ces mots, elle souleva de son bureau une sorte de gros canon très probablement illégal, qu’elle présenta fièrement.

“Voilà la machine ! c’est rien de très impressionnant, honnêtement si c’était juste pour ça j’vous aurais laisser en plans..”

“Question.”
Interroge la voix robotique.
“Si votre corps ne vous permet pas de vous matérialiser. Comment comptez- vous vous saisir de votre commande?”

Camille s’arrêta soudainement dans ses gestes.

“Tiens ! C'est vrai ça ! c’est chelou !”

Une intelligence artificielle?
Elle a des ressources, cette étudiante. Ceci explique probablement pourquoi il a été si difficile de la suivre sur internet…j’ai beau connaître deux ou trois choses sur les technologies, ce n’est rien face au niveau d’un expert. Et encore moins face à une IA.
L’habitude de me fier à mon alter plus qu’autre chose, qui remplit finalement bien mieux ce rôle…avec une portée plus limitée.

“Merci. La commande semble correspondre à mes attentes, d’ici…et ne vous en faîtes pas pour les munitions.“

Ça, c’est quelque chose que je ne confierai jamais à quelqu’un d’autre. Mes bombes soigneusement fabriquées à partir de produits que l’on peut acheter dans le commerce, achetés de différentes sources sous différentes identités, assemblées à la main dans mon atelier. Jusque là, de simples mesures de sécurité… mais surtout, elles n’ont aucun déclencheur. Pas de commande sans-fil ni de contrôleur électronique, déjà car ce serait prendre le risque que quelqu’un les désactive ou les pirate à distance, mais surtout car elles sont conçues pour fonctionner avec mon alter. Un simple interrupteur déclenche le mélange des produits provoquant la détonation, rien d’autre.

Mais vient ensuite la question de “DAV”.

“En effet, c’est très bien vu. Je ne peux pas la récupérer moi-même, alors l’un de mes associés s’en chargera. Il arrivera très bientôt chez vous, nous procéderons ensuite au test et à votre paiement.”

Néanmoins, il y a autre chose à voir avant.

“Je voudrais cependant vous proposer autre chose. Seriez-vous prête à vous engager dans un contrat à long terme? Je risque d’avoir besoin d’autres commandes sur mesure dans ce genre…et même dès maintenant. Au canon, je voudrais rajouter immédiatement un simple révolver EAGLE, six coups, calibre 30. Déjà chargé, avec une boîte de munitions en plus.”

Le modèle et les conditions de cette “commande surprise” n’ont pas été choisis au hasard. C’est une arme qu’elle devrait, d’après mes informations, avoir déjà vendu récemment…et donc avoir encore les matériaux pour l’assembler tout de suite.

“J’imagine que ce genre d’extensions imprévue n’est pas dans vos habitudes. Mais je suis prête à payer le double pour cet objet, et si vous répondez à cette demande vous aurez gagné une cliente fidèle.”

Camille semble surprise un moment. La cliente a accepté le canon beaucoup plus vite que prévu. Trop vite ! Même pas le temps de faire une démonstration? Si elle avait été résolue à écouter son client, elle aurait été bien triste. Heureusement, il n’en est rien.
Camille perd l’équilibre, et se laisse tomber en arrière, sur une grosse chaise a roulette. Le manque de fatigue et l’abus de caféine entre autres choses commencent à se faire sentir.
Le monde bouge à chacun de ses mots, et ses pupilles n’ont de cesse de se focaliser sur des points différents. Pourtant, la conscience qu’elle a de chacun de ses membres engourdis, les idées de son cerveau fleurissent et se développe en tant de branque qu’elle même ne peut en suivre tout le chemin.. Cette frontière où se mêlent sa conscience et le “vrais” monde est une sensation unique à laquelle elle est addicte depuis ses premières nuits blanches. Elle n’a plus aucun contrôle sur son alter, son cerveau marche à cent à l'heure, son corps au ralenti, et les limites qu’elle impose, consciemment ou non, à son esprit créatif deviennent floues, et plus souple.

Elle pousse ses jambes sur le sol, sa chaise l'amenant devant une des petites centrifugeuses, qui émet un son aigu au moment où Camille arrive devant.

“Z’allez pas accepter sans voir mon taf ! t’endez t’endez ça vas prendre une petite seconde~~”
Elle parle vite, sur un ton joyeux, sortant un petit bocal contenant une pâte marron, qu’elle force sur un des côtés du canon dans un emplacement prévu pour.

“C’pour ça que j’ai accepté ! le fait d’lancer des bombe même un gamin peu l’faire. Et c’était vrais y’a 200 ans ! z’avez entendu parler des patator? Nan tout l’monde s’en fout de ça !”

tandis qu’elle parle, elle pose ses pieds sur le côté de son bureau, se propulse de nouveau, vers un petit lavabo dans un coin de la pièce, duquel elle verse un peu d’eau dans un autre compartiment.
“Le VRAIS défis c’est la bombe collante !“

Elle pousse de nouveau son fauteuil qui se coince dans un cable, elle manque de tomber en arrière, et décide que descendre est une meilleure idée.
Sans trop y faire attention, elle attrape ce qui ressemble à une grenade démontée, l’enfourne dans le canon, et tire sur un mur. “Shlomp !” un étrange mélange marron visqueux s'échappe du canon pour s’écraser sur le mur, collant ce qui semble être la grenade à ce dernier.

“Le truc c’est pas que ça colle. Bon. pour c’que j’en ai à foutre, j'aurais pu mettre de la glue. Mais imaginez vous voulez pas laisser de trace ! ou que vous avez manqué votre cible et que vous ne voulez pas déclencher votre bombe ! Genre, si vous bossez dans l’batiment par exemple, et que vous vous gourez d’pilier.”

Elle laisse passer quelques instants, bidouillant joyeusement d'atelier en atelier, vérifiant l’état de ses centrifugeuses, puis sans crier gare, la substance collante s'enflamme brusquement !

En quelques secondes, le projectile tombe au sol, décollant. Le mur, quant à lui, ne semble pas avoir subi le moindre dommage, pas plus que la bombe elle-même.

“Bactéries, métal oxydable en poussière, et matière organique dans un mélange coagulant super oxygéné !”
Annonce fièrement la jeune ingénieure en tapotant ses mains ensemble comme pour applaudir sa propre invention.

“J’ai galéré pour faire ça ! c’était le top du top !”

Elle arbore un grand sourire polisson, et continue à voix basse.

“La bio c’pas mon truc. J’ai pirater des données militaires et j’ai tout placé dans DAV pour qu’il analyse tout ça avec moi ! j’ai passé la semaine la dessus… Minimum~~”

Sa voix presque chantante tremble un peu, difficile de dire si c’est d'excitation ou non. Elle semble, cela dit, terriblement heureuse, ses joues roses de plaisir malgré son teint pâle, son regard rivé sur une de ses centrifugeuses comme une gamine attendant noël. Le fait qu’il n’y ait personne qu’elle puisse regarder pendant qu’elle déblatère l’ennuis un peu, mais qu’importe, elle est dans l’’euphorie du moment ! Finalement, jusqu’a maintenant, elle n'était pas certaine de réussir son liquide a tout les coups.

“Merci en tout cas pour vo’t commande. J’me suis beaucoup amusée~”

Une des réponse que lui donne sa cliente concerne un partenariat sur un plus long terme. En soit, l’idée n’est pas mauvaise, mais le sourire de camille perd soudain un peu de son éclat lorsqu’elle entend le reste de la demande.

“Ho. Ouais. Hu. En général j’vend pas trop d'armes à feu classiques.”

Elle pousse un soupir, et regarde vers le plafond.

“Dav? on à ça dans nos boîtes?”

La voix robotique répond avec son flegme habituel.

“Affirmatif. Il doit nous rester un modèle semblable. Mais je te rappelle que vendre de telles armes chargées est illégal sans les autorisations nécessaires.”

De nouveau, Camille soupire.

“Ouais ouais… Bon, voila c’qu’on vas faire.”

Elle tente de se tourner vers son interlocutrice, mais là encore, cette dernière est introuvable. Le fait de n’avoir personne à qui parler directement ne lui est pas inhabituel, mais reste perturbant, lorsqu’il ne s’agit pas de son IA. Elle glisse son fauteuil jusqu'à un bureau, et tapotte sur un petit clavier, bien moins excitée qu’auparavant.

“Les armes a feu donc. Parfois j’en trouve, et j’les file à la police. Quand c’est d’la collec je garde pour r’vendre, c’est de l'argent facile… Mais sans munitions, j’ai pas l’droit. Quand c’est d’la collec ça va mais bon… J’peux faire des exceptions par contre… Si j'accepte ton accord la, tu m’proposerais quoi?”

Eh bien, si je m’attendais à tant de…zèle. A vrai dire, si j’attendais surtout de ce gadget un moyen d’attirer l’attention de l’artisane tout en acquérant un petit outil pratique au passage, elle m’a fournit un résultat qui dépasse de loin mes attentes. Un peu comme si j’avais…obtenu une 5 étoiles sur un tirage random dans un gacha?

“Ravie que cela vous ait inspiré. J’imagine que c’est fourni avec le manuel...et un moyen de fabriquer moi-même ce produit? Ou devrais-je revenir vers vous pour les recharges?”

Piratage de données, capacité à s’adapter dans un domaine qui n’est pas le sien…cette simple aspirante héroïne présente déjà des aptitudes à la fois prometteuses et dangereuses. Si on ne l’arrête pas tout de suite…il faudra la surveiller de près. Et quel meilleur moyen de l’observer que de travailler avec?

D’autant que, la naïveté dont elle fait preuve confirme mes soupçons…la pauvre n’a aucune idée de ce dans quoi elle met les pieds. Si ce n’est pas moi qui la corrige, quelqu’un d’autre s’en chargera…
Mais je dois encore prendre ma décision. Tester sa morale et sa crédulité pour m’assurer que le danger ne provient pas de ses intentions… car si elle n’est pas consciente de ce qu’elle fait, la “punition” ne peut pas prendre la forme habituelle. Ce ne serait pas pertinent.

Son hésitation quant à ma demande spéciale est déjà un bon point pour elle… bien que cela ne m’arrange pas, dans l’immédiat.

“Je comprend votre hésitation. Il s’agit pour moi d’une commande importante et cela engendrerait des complications d’avoir l’arme sans les munitions en même temps. Bien que cela soit…de la collection, ce serait comme ne recevoir qu’une partie de la pièce. Une arme sans ses balles, c’est un peu comme une peinture sans son cadre.”

C’est simplement histoire d’aller dans son sens… mais j’ai un bien meilleur argument en stock.

“Si vous acceptez cette offre…eh bien, disons que le lanceur de bombes collantes n’était qu’un petit test pour tester vos aptitudes. Je suis à la recherche d’une artisane fiable sur laquelle je peux compter pour réaliser mes projets…particuliers. Des outils qu’on ne trouve pas dans le commerce, dont les plans n’existent pas sur internet, car personne n’a jamais eu les mêmes besoins que moi.”

…Ça, c’est quelque chose qui devrait attirer son attention, si je l’ai bien cernée. D’autant qu’il n’y a aucun mensonge dans mes propos.

“C’est ça, que je peux vous offrir. La promesse de me tourner vers vous pour mes projets sur mesure…car le jouet que vous avez construit là n’est que l'apéritif.”

Camille s’arrête un instant de bouger. Elle n’a pas vraiment penser à la recharge. Sans moyen conséquent, reproduire le fluide ne serait pas évident. Les centrifugeuses, les dosages étaient précis, les risques d'incendies également… Donner ses recettes a des amateurs ne l'aurait pas déranger si elle n'avait pas elle-même mis le feu a ses propre cheveux à deux reprises.

“Bah.. Au pire j’vous en ferais pour pas trop cher, l’prix des matériaux et quelques dollars pour la marge, j’vous fournis quelques munitions tout les mois..”

La voix de L’IA dans les haut-parleurs interrompt cette proposition.

“Camille. Permet moi d’objecter. Tu est incapable de tenir une telle proposition sur la durée.”

“Hein? C’est quoi ces conneries?”

“Ton temps d'intérêt pour un projet de maintenance dépasse rarement la semaine. Ton record en dehors de mes systèmes s’élève à 18 jours. Probabilité que tu puisse fournir des munitions à intervalle régulier sur une longue période : Quasi nulle.”

De nouveau, un silence s'installe. Dav connaît bien Camille. Il doit avoir raison. Elle oublie souvent ce genre d’informations, pourtant importante à ses yeux.

“Uhh.. Bah écoutez, c’qu’on peut faire dans c’cas c’est soit que j’vous fille la recette, mais faut faire gaffe parce qu’une erreur et ça peut facilement peter entre les doigts d’un chimiste amateur, soit on vous en fait une grosse quantité d’un coup, mais faudra allonger la monnaie, parce qu’y vas m’faloir une grosse centrifugeuse, et ça ce loue pas facilement sur l’marcher noir… Par contre, faut conserver le liquide dans une pièce a 20/30 degrés, et au bout de genre.. Deux trois mois, il collera mais prendra plus feu. Sinon j’vous fille une p’tite reserve maintenant et vous utilisez des liquides plus facile a s’procurer.”

Les solutions ne sont pas satisfaisantes, elle le sait, mais c’est ce qu’elle est capable de proposer de mieux, et l’absence de remarque de DAV2 le lui confirme. Elle hoche la tête, satisfaite.

S'ensuit une nouvelle proposition. Les munitions d’arme a feu en plus du pistolet, contre.. Plus de travail. Camille reste pensive. Il faut admettre que cette requête lui a donné du fil à retordre… Et qu’elle y a pris beaucoup de plaisir.. Mais la vente de munitions…

“Pas la peine d’y penser.”
Commente Dav.

“Notre approche de la loi nous force à être prudent. Je ne puis laisser camille vous vendre des armes.”

“Heinn? Mais.. Elle a plus de travail… On roule pas sur l’or. Allez DAV on pourrait p’tet y réfléchir !”
s’exclame la jeune adulte comme une enfant réclamerait une glace à ses parents.

“Negatif. Tu ne vendras pas de munitions avec cette arme.”

“Mhh..”

Camille pose sa tête sur le bureau, visiblement vexée, l’air boudeur, et se mure dans le silence un moment.

La voix basse, et le ton misérable, camille répond a son invitée invisible.

"Bon.. DAV a toujours raison... J'peux rien faire, désolée..."

A ce moment dans un coin de la pièce, un bruit se fait entendre. De l'ombre sort un petit robot progressant dans la pièces avec des chenilles instables. L'ouvrage est clairement en cours, et semble peu utile pour le moment, mais dans une pince métalique, il porte six balles, qu'il laisse toimber au sol.

"ça alors."
Commence DAV sur un ton monotone, sous le regard interrogateur de Camille.
"On dirais que six munitions de calibre 30 ont disparus de notre réserve. Probablement une erreur dans les compte de ma pars. Si venait a être récuperer, nous ne pourrions pas y faire grand chose. Je retourne compter dans la reserve."

Sur ces mot, le petit droide fait un petit salut sacadé de sa pince a Camille, avant de retourner lentement dans l'ombre, son moteur vrombissant légerement quelques instants encore.

Camille regarde son robot avec des étoiles dans les yeux, un grand sourire aux lèvres, et lui fait de grand signes de main.

“Yay ! Merci Dav ! c'est vraiment toi l'meilleurs !”

Tout en riant joyeusement, elle se propulse en arrière sur son siège, tournoyant un peu dans la pièce, avant de mettre ses mains en haut parleur.

“Marché conclu m’dame ! et si vous voulez acheter la recette du liquide, pour quelques thune de plus j’vous offre l’arme de collection !.. Nan, j'vous fait une grosse ristourne plutôt. On est sur u projet qui coute vraiment super cher.”

déclare t-elle joyeusement.

“... Il fait fatigue non? Vous envoyer des gens chercher ça quand?”