BFF TV a écrit:La "drogue du zombie". C'est comme ça qu'elle se prénomme. Depuis des décennies déjà, cette substance initialement pharmaceutique ravage les rues de San Francisco au moins autant qu'elle ne sauve de vies. Dernièrement, ce sont plusieurs centaines d'intoxiqués envoyés en soins dans nos plus grands centres médicaux, dont plus d'un tiers sont des jeunes de 15 à 18 ans, qui attirent l'attention de tout le monde ; ce fléau cauchemardesque est-il en train de refaire surface ? On en parl- ...

L'image de la présentatrice à l'écran disparaît, laissant place au reflet d'un Jericho visiblement énervé. Les sourcils froncés et la main qui manque de broyer la télécommande, il la jette néanmoins violemment contre le mur avant que cela ne puisse arriver. L'éclat du gadget fit vivre la pièce plongée dans le silence pendant un bref instant. Il est seul, dans un appartement miteux que l'on appellerait volontiers un squat. Le fauteuil marron dans lequel il est assis, une jambe recroquevillée soutenant son bras droit, est déchiré, vieux et usé. Les fenêtres sont barricadées par des planches maladroitement clouée mais laissaient passer quelques rayons dorés qui mettaient en évidence la poussière qui flotte dans l'air. Ce n'est clairement pas le grand luxe.

Hernandez essaie de se calmer, fixant son double déformé par l'écran noir sans jamais dire un mot. C'est dans sa tête qu'il fulmine. Le reportage qu'il vient d'entendre a de bonnes raisons de le mettre en rogne. Se voulant protecteur des jeunes en difficulté, les sévisses de la drogue et de ceux qui la trafiquent ne font que compliquer la tâche. Il devait être quatre heures de l'après-midi quand il se décide. Il s'est redressé en posant son pied au sol, se levant lentement de son trône décrépit. A sa suite, le voile noir de Night Mane suivait comme la cape de héros qui lui manquait. A la télé, ils avaient parlé de marchés noirs démantelés par les autorités mais il en existait vraisemblablement d'autres encore actifs. Jericho en connaissait un en particuliers. Le Souk était dirigé d'une main de fer par un vieux pingre qu'on surnommait Big Deal. Le gros trafiquant était en collaboration avec l'ancienne organisation criminelle qui avait recueilli Jericho quand il s'était échappé de sa prison il y a des années. Une chance qu'il soit encore sur le marché : pas besoin de retourner la ville pour le trouver. Hadès n'avait jamais aimé les gens comme Big Deal, qui vendent la Mort sous toutes ses formes et alimentent le désespoir, ternissent le futur pour les nouvelles générations. Il n'avait d'ailleurs jamais rien accepté de lui, même quand son ancien groupe souhaitait lui faire faire un costume de vilain. Pour Jericho, c'était comme lui permettre de continuer ses exactions en renflouant ses poches. Il voulait s'assurer qu'aucune drogue et surtout pas celle dont il avait entendu parler ne soit vendue dans le Souk, mais il y allait sans optimisme.

Situé dans un quartier de San Francisco, après un dédale de ruelles, on peut facilement passer à côté sans jamais se rendre compte qu'il est là. Le Souk, c'est là où les criminels peuvent s'approvisionner en évitant les commerces ordinaires et leurs caméras. Ils y vendent de tout, des denrées alimentaires, des armes et munitions, mais aussi d'autres services illégaux. En général, il faut y être déjà allé pour savoir par quel appartement de ce vieil immeuble passer, Big Deal fait des efforts pour rester hors du collimateur. Ses gars chassent les junkies qui veulent traîner trop près de leur fournisseur et sont prêts à se carapater avec leur Boss à tout moment en cas de descente. Le regard noir et le pas déterminé de Jericho font qu'on le remarque. Traversant la ville jusqu'à sa destination, il aurait pu être suivi qu'il ne s'en rendrait pas compte immédiatement. Quand il arrive sur place, il va voir une connaissance qui fait également son business dans le Souk, lui permettant de savoir bien vite que le gérant avait fait introduire de nouvelles drogues dures et prévoyait de les diffuser sur le marché. Son sang a commencé à bouillir. Il prévenait à son informateur que le bazar risquait de fermer, ayant l'intention de tuer Big Deal, puis s'apprêtait à partir vers les locaux du receleur. Un fracas se fit entendre, le Souk a tremblé.

"PERQUISE !!"

L'alerte est donnée, Jericho croit même qu'on a grillé sa couverture mais c'était bien vrai, plusieurs casques bleus sont entrés mettant à sac le marché clandestin. Tant mieux, il aurait pu se dire, que ce soit lui ou eux, du moment que la boutique ferme... Sauf qu'il ne fait pas confiance en la justice gouvernementale. Pour lui, ces pourris auront vite fait de remettre l'ordure qu'est Big Deal en liberté. Ce dernier possède suffisamment d'argent et d'amis bien placés pour se faufiler entre les conséquences de ses actes. Hors de question. Au lieu de quitter l'endroit et de le laisser aux mains de la loi, il s'entêtait à s'enfoncer dans le marché pour attraper le "directeur commercial" avant la police et les héros. Car oui, la police est toujours accompagnée de quelques costumes moulants. Ils concentrent leurs efforts sur l'arrestation de toutes les personnes ici présentes, ne s'arrêtant même pas si ce sont des enfants ou des familles. Il y avait ici des personnes qui cherchaient simplement à gagner leur vie, incapables de le faire dans "la société extérieure". Cela ne fait que renforcer l'idée de Hernandez qui dit que le gouvernement et ses héros ne devraient pas avoir tout ce pouvoir. La plupart tente de fuir mais certains, qui n'ont sûrement rien à perdre, se défendent et prennent les armes dans cette guerre perdue d'avance.

*La journaliste l'avait dit ...* se dit le vilain à propos du reportage qu'il avait regardé plus tôt, dans lequel une série de démantèlement de réseaux avaient été mentionnée.

Dans sa course, il attaque quelques policiers qui tentent de l'immobiliser et échappe même à un héros, mais il sait qu'ils ne vont pas le laisser s'en sortir comme ça et que quelqu'un le poursuit, mais il ne s'en soucie pas plus. Il doit juste arriver jusqu'à Big Deal et le tuer. Dans le chaos plutôt bien contenu par les héros dans l'enceinte de ce quartier transformé en marché noir, il était facile de profiter de la confusion. Jericho fonce vers son objectif en évitant au mieux la confrontation avec les autorités.

Résumé: