“ ¡ Tú !”

La voix d’une femme sort a demis Camille de sa transe. Son regard, jusqu’alors concentré sur son travail, vacille l'espace d’une seconde.
une fraction de seconde suffit pour que sa jambe gauche ne se lève, dans une position probablement douloureuse, pour placer sans cérémonie ni plus de considération un pied métallique sur le chemin de la nouvelle venue.
Elle maintient cette pose quelques instants, mais pas une seconde son regard, ou quelconque autre partie de son corps, ne semble prêter attention à l'espagnol.

Les mains de Camille bougent finalement d’un centimètre, alors qu’elle reprend son travail, le pied toujours inconfortablement placé sur le chemin de l'intrigue, et visiblement, elle ne semble pas vouloir considérer son existence au-delà de cette jambe levée.

De nouveau, deux doigts de sa main droite, ou plutôt ses ongles, maintiennent délicatement contre la table une puce métallique, assez petite pour tenir sur un pouce. Le visage de camille rosis légèrement. La concentration, sûrement. Son bras mécanique s'étend précautionneusement pour attraper une pièce cylindrique microscopique qui reposait dans un emballage transparent et sobre, au côté d’autres pièces dorées similaires.
Le bras de métal s’approche de nouveau. l’un après l’autre, les fin doigts de métal se disloquent dans un discret tintement mécanique jusqu'à leurs première phalange, les pièces s'imbriquent les une dans les autre , se pliant vers l'extérieur pour se coller à la main de fer, ou bien cliquant légèrement avant de se ranger avec fluidité dans la main, ne laissant de l’avant des doigts de la rouquine, que de fine tiges métalliques se terminant chacune par de microscopiques pinces, tournevis, ainsi que d’autres embout au but difficile à définir, semblable à de petites têtes d’épingles articulée. Le plus impressionnant dans toute cette machinerie élaborée est que finalement, Camille n'a pas eu besoin de lâcher son cylindre, et que ce dernier n’a pas bougé d’un millimètre entre ses doigts.

La rouquine recule la tête un instant, prenant quelques secondes silencieuses pour observer la pièce sur la table. La forte lumière blanche au-dessus de l'établi éclaire son visage et son travail un instant, laissant voir un visage perlé de sueur aux traits parfaitement immobile, des joues plus rouges encore que tantôt, ainsi qu’un regard concentré, les pupilles argentée subtilement animée d’une lueur mouvante.
Finalement, elle penche son dos pour se mettre aussi proche que possible du niveau de la table sans quitter sa chaise. Son bras métallique s’approche, les minuscules articulations s’agitant dans un balai saccadé autour de la puce, avant qu’un souffle discret suivis d’une mince odeur de métal fondus ne termine le processus. Les pinces attrapent la puce, et la décale sur le bureau pour les ranger avec soins dans un petit compartiment de plastique tapisser d’un tissus rouge vif, formant un socle au dessus d’une cinquantaine de compartiment similaire, contenant pour la plupart des pièces tout aussi petites que celles que Camille vient d’y placer.

Le bureau est, en réalité, très bien rangé. Une machine non identifiable car sans armature est posée a coté d’un ordinateur dernier cris, connécté a lui par une dizaine de cable tous soigneusement placer les un a coté des autres et maintenus ainsi par des attaches de fer, sur un des coté se tiennent des petit compartiments contenant divers materiaux de base, l’autre coté sert de rangement aux outils, parfaitement aligné sur un parterre de quadrillage semblable a un papier millimétré recouvrant toute la surface du bureau… ce n’est pas exactement l’environnement de travail que l’on imaginerais pour une fille en crop top noir, afublée d’un short un peu trop cours et de bas résille probablement interdite par le reglement de l’école, laissant exibé aux yeux du monde une vilaine cicatrice de peau brulée qui prend presque toute la moitié gauche de son corps.
Malgré tout, c’est bien son bureau, et lorsqu’elle n’est pas aussi concentrée, elle en est très fière.

Finalement, sa jambe redéscend enfin, et elle se tourne vers la nouvelle venue avec un grand sourire joyeux.
“SALuutt ghzbbgb-”
elle tousse a deux reprises, et reprend son souffle en respirant bruyamment.
De son bras émane la voix de DAV2, son IA, s’adressant à elle avec son fameux accent british, et sa voix saccadé.

“Camille. Je reste persuadé que retenir ton soufle pendant si longtemps n’est pas nécessaire.”

Camille place une main devant elle à l'adresse de la nouvelle venue, haletant toujours et toussotant de temps à autre, l’air de demander une seconde.
“‘x’cuse moi mec j’ai.. Oublier de… Respirer…”

Finalement, elle redresse la tête vers la jeune femme, qu’elle dévisage un instant.

“Euh.. Salut du coup ! Bienvenue sur ma table !”

Elle marque une pause, l’air de ne pas trop savoir quoi dire. Le regard de son interlocutrice lui laisse croire qu’elle vient de lui dire quelque chose… Mais Camille n’en a pas le moindre souvenir.

“Tu… “
Une autre pause.
“Tu veux un truc?”
Elle observe rapidement autour d’elle, pour attraper une canette de boisson énergisante ouverte.
“Tu veux ça? Il en reste la moitié…”

Finalement, elle plisse les yeux. Prendre le risque de poser ce genre de question pourais lui donner une mauvaise image. Elle n’a pas vraiment d’être caractérisée comme le genre de personne qui oublie ses propres camarades de classe… Peut être qu’en faisant passer ça pour une blague?... Non, mauvaise idée.

C'est la voix de DAV2 qui, finalement, brise le silence génant que Camille laisse instalé.

"Luz Sierra, première année de la fillière héroique. Son dossier n'est pas encore complettement entré sur les archives de l'académie. Hypothèse : élève récement arrivée en ville. Tu l'a déja rencontrer lors de la cérémonie d'ouverture. Ravie de vous rencontrer. "

Le sourire de Camille s'élargis, et elle tend une main amicale envers l'éspagnol.

"AH ! je me disait bien que t'était pas dans ma classe ! salut ! Déso hein, j'ai du mal avec les visage ! "

- Je vois que tu as une mémoire sélective… d’ailleurs, c’est normal que ton… camarade artificiel, ait accès à des informations privées comme ça ?

Camille interrompt complètement ses mouvements un instant, sa bouche toujours fendue en un sourire gêné. Comme si s’immobiliser aurait pu faire oublier son existence à son interlocutrice. Cependant, ce plan ne fonctionne pas, malgré son absence evidente de faille.
Vite ! nier en bloc !

“ha.. Haha.. Déso pour le nom... C'est Dav qui s'en rappelle pour moi parce que... Puis genre.. Je.. Sais pas, j’était pas au courant que-”

La voix de DAV se fait entendre, intérompant les excuses maladroite de Camille.

"l'alter de Camille rend difficile la rétentions de certaines informations sur le long terme. Et je n'ai pas l'impression non plus qu'elle fasse beaucoup d’effort. Je vous présence ses excuses."

"Daaave arête c'est super génant..." siffle camille entre ses dent en tapotant le haut parleur du bout de ses doigts.
L’hispanique n'est pas dupe. Et Camille, mauvaise menteuse. Tandis que cette dernière tente de broder une excuse au hasard  en laissant traîner ses mots le temps de réfléchir aux suivants, une main bienveillante se referme sur la sienne, suivie d’un sourire radieux. “sans rancune”, probablement. Camille semble se détendre une fraction de seconde, avant que la demande de sa camarade ne vienne briser son espoir de s’en tirer avec un simple reproche qu’elle aurait pus joyeusement ignorer.
DAV2 est généralement discret pour ce genre de choses, mais il n’est pas non plus rare que son intelligence artificielle ne décide de jouer des tours à Camille… Au moins, celui la n’est pas sorti devant un prof.
ou peut-être pas. Le sourire entendu de la malicieuse n’est pas exactement rassurant pour Camille, qui déglutit en silence lorsqu’elle entend parler de service. *Saleté de DAV2 ! dans quel pétrin tu m’a encore foutus !*

Dans une école de héros, ce genre de chose était la dernière a quoi s’était attendue la mécanicienne dont l’imagination aussi fertile que détachée de la réalité lui faisait déja envisager le pire. Et.. est ce que les cheveux de l’importune viennent de grandir? C’est un monstre d’horreur? Elle veut signer un pacte?

“Nan na, j’ai.. J’ai pas ces données c’était.. Uhh..”
elle bredouille quelques mots sans trouver de moyen d’engager une défense, et recule un peu sur sa chaise en serrant les dents, cherchant une échappatoire..

Camille secoue légerement la tête pour se concentrer sur la requête de la jeune femme. En quelques instants, elle se laisse fondre dans sa chaise en poussant un râle soulagé.

“Ahhhh ! Mais çaaaa ! suffisait de demander… J’ai cru que t’allais me demander des trucs chelou moi, genre de te donner une de mes mains ou de me mettre a poil ! me fait pas peur comme ça !”

Elle pousse un soupir, en rigolant doucement visiblement libérée d’un poids. Qui sait ce qui a pu se passer dans sa tête pendant le temps de flottement qu'à laisser son interlocutrice.
Si elle ne semble pas vraiment prêter attention aux explications de l’hyspanique au début, rapidement, elle se replace sur son siège, et s’avance un peu en plissant les yeux.
Son regard se perd un instant sur le nuage, puis elle acquiesce doucement.

“Mh.”

Commence-t-elle, avant de marquer une pause.

“ça a pas l’air facile comme requête…”

De nouveau, elle s'interrompt. Ses yeux se closent, et elle pousse sa chaise vers l’arrière, penchant sa tête vers l'extérieur en appuyant sa nuque contre le dossier.
Finalement, son sourire revient et elle se pousse de nouveau pour faire face a la jeune fille.

“ça me plait ! j’vais t’aider !”

D’un geste vif, elle saisit une caisse sous son bureau, et en sort une sorte de gros pistolet bossus, très arrondis en son sommet, sculpté dans un materiaux noir et violet, semblable a du verre teinté.

“ça me rappelle un truc que j’ai bidouillé..”
Elle pointe l’arme vers le plafond, et une fois qu’elle appuie sur la détente, un get glacial sort instantanément du canon, formant une sorte de lance flamme… Mais avec de la glace. Cependant, après quelques instants, le dos de l’arme rougis, et sans prévenir, une gerbe de flamme jahis de l’autre coté, accompagné d’un “Merde !” de Camille qui lâche son objet aussitôt en secouant la main. Quelques regards se tourne vers les deux jeunes filles, mais les élèves retournent rapidement à leurs occupations. Ce n’est pas les flammes qui manquent dans cette salle, encore moins du côté de Camille. - d’où l'absence de personnes près de son bureau d’ailleurs. Et celle de l’alarme incendie démontée et soigneusement cachée sur un coin de son bureau, a l’ombre de l’ordinateur.

“Action, réaction.. Ton alter crée du froid, il agit p’tet autre pars pour faire du chaud? Ou il libère p’tet de la chaleur? Ou pas du tout? Parce que si c’est le cas je peut rentabiliser cette chaleur pour t’en faire une autre arme ou réguler ta température. Aussi, tu peux créer des nuages si tu portes des gants? Si on commence par toi je pourrais te fabriquer des gants style filet qui te permettraient d’avoir de la peau en contact avec l’air libre, tout en ajoutant des une fonction chauffante. Quelques fils de fer, une batterie et du tissu, c’est réglé en quelques heures, une journée, grand max.”

Finalement, elle tapote son bras.

“Dav, tu vois c’que j’veux dire? Tu peut me dessiner ça?”

Une réponse affirmative du bras plus tard, et quelques secondes, sur l’écrans de l’ordinateur se génère une image d’un long gant de résille noir aux fils épais, et aux mailles éspacées de quelques centimètres.

“Ouais, c’est à peu près ça. Faudra ajouter la batterie en haut, mais en gros c’est ça.”

Une petite batterie noire apparaît presque aussitôt sur l’image, en haut de la manchette, et DAV prend l’initiative de la recouvrir de tissus.

“Un truc comme ça c’est un bon début. Faudra voir l’espacement des maille et la sensibilité de ta peau. T'as des allergies? Des contraintes? Si tu veux que ça entre sur un costume de héro il doit y avoir des exigences pour le look non?”

satisfaite de ses questions, elle aquièce, plus pour elle même qu'autre chose, puis tend une main vers sa camarade.

"Au fait, j'm'appelle Camille. Enchantée !"